Chapitre 1 : Où l’on théorise qu’un investissement se définit comme une opération qui, après rigoureuse analyse, promet la sécurité du capital engagé et un retour adéquat sur ce dernier. Une opération ne satisfaisant pas à ces critères est par nature spéculative.
Chapitre 2 : Où l’on démontre, chiffres à l’appui, (1) que le préjugé si communément admis selon lequel une inflation modérée a une influence positive sur les bénéfices des entreprises est parfaitement erroné; et (2) qu’en fonction des conditions de marché, actions et obligations se disputent la palme de la classe d’actifs la plus “sûre”.
Chapitre 3 : Où l’on rappelle que, de 1900 à 1924, le rendement annuel du Dow Jones était de 3% par an; qu’il y eut ensuite la grande euphorie boursière pré-1929; que durant les vingt années qui suivirent, le rendement du marché fût à nouveau anémique (1,5% par an); avant d’être dynamité de 1949 à 1969, à plus 14% par an. À la fin du chapitre, Graham met en garde sur le niveau du marché (en 1972) et prévient ses pairs de l’imminence d’une déconvenue majeure: les circonstances lui donneront raison seize mois plus tard.
Chapitre 4 : Où l’on présente un portefeuille adapté à l’investisseur “défensif”, divisé entre obligations (50%) et actions (50%) de grande qualité. Si le niveau des marchés actions semble élevé (comme il l’était en 1929, 1972, 1999, etc.), l’allocation bascule à 75% d’obligations et 25% d’actions.
Chapitre 5 : Où l’on démontre que les actions ont leur place dans tout portefeuille, car elles surperforment les obligations la majorité du temps – à fortiori dans un contexte inflationniste. Pour l’investisseur défensif, la sélection des actions obéit à quatre règles: (1) diversification entre une vingtaine d’entreprises de taille importante et confortablement financées; (2) pour chaque, un historique durable de paiement de dividendes; (3) un prix d’acquisition ne dépassant pas vingt fois les profits; (4) bouder les actions “à la mode”. Graham rappelle ensuite que le risque n’est pas la volatilité des cours mais la perte irréversible du capital investi.
Chapitre 6 : Où l’on propose à l’investisseur entreprenant d’opérer sur les mêmes bases qu’un investisseur défensif, mais en adoptant une allocation actions/obligations plus agressive et en s’intéressant à une plus riche variété de classes d’actifs: ses choix dépendront de ses compétences et de son tempérament. La prudence lui commandera toutefois d’éviter (1) les instruments de crédit de qualité inférieure; (2) les instruments nouvellement introduits; (3) les entreprises “à la mode”.
Chapitre 7 : Où, pour ses obligations, l’investisseur entreprenant privilégie les coupons de qualité entre 5 et 7,25%. Pour ses actions, il faudra (1) acheter lorsque le marché est bas et vendre lorsqu’il est haut – s’astreindre à cette discipline est contre-intuitif mais indispensable; (2) acheter des actions de croissance choisies avec soin: le prix (P/E) ne doit pas dépasser vingt fois les profits; (3) acquérir un panier de valeurs fortement décotés (idéalement des sociétés à vendre pour un prix inférieur à la valeur de leur actif courant, mais Graham détaille plusieurs configurations possibles); (4) étendre sa compétence aux situations spéciales – type arbitrage.
Chapitre 8 : Où l’on présente la bourse, alias Mr. Market, un partenaire d’affaires maniaco-dépressif qui, chaque jour, sonne à la porte de l’investisseur pour lui proposer un prix différent sur la marchandise qu’il expose. L’investisseur intelligent ignore Mr. Market pendant ses phases d’euphorie (quand les prix sont délirants) mais profite sans scrupules des phases de dépression de son caractériel interlocuteur (quand ce dernier brade les prix). La méthode est bien entendu contre-intuitive – Mr. Market est rarement dépressif innocemment; c’est souvent que le contexte est alourdi d’une actualité calamiteuse. Pour ne pas laisser cours aux naturelles réserves de l’investisseur, Graham recommande d’investir de manière mécanique.
Chapitre 9 : Où l’on exprime quelques réserves (documentées, statistiques à l’appui) sur la performance des fonds d’investissement en général. Graham compare également les fonds ouverts et fermés, pour en déduire qu’il est souvent plus intéressant d’acheter des fonds fermés à une décote de 10 à 15% sur la valeur de leurs actifs nets.