Goodwill

Dans le cadre d'une acquisition, le goodwill est l’écart entre la valeur comptable (le montant des capitaux propres) et le prix effectivement payé. En Français, on parle "d'écart d'acquisition".

Par exemple, une entreprise qui acquiert pour cinq milliards d'euros une autre entreprise avec un milliard d'euros de capitaux propres devra inscrire quatre milliards de goodwill à son bilan.

Dans les normes comptables GAAP et IFRS, il n’est pas amorti, mais peut par contre subir une dépréciation périodique, selon une évaluation de sa juste valeur économique.

Un écart d'acquisition qui représente une part importante de l’actif d'une entreprise témoigne qu'elle s'est essentiellement construite via des acquisitions. Il s'agira de s'assurer que ces dernières n'ont pas été surpayées.

A l’inverse, mais c’est plus rare, un badwill est constaté lorsqu’une entreprise en acquiert une autre pour un montant inférieur à ses capitaux propres (dits aussi "book value"). Des entreprises comme Plastivaloire ou Orchestra l’on fait récemment.

En termes de valeur économique, le goodwill est souvent considéré avec scepticisme par les analystes. Si l’entreprise acquéreuse surpaie, le goodwill économique (réel) risque de valoir en réalité significativement moins que le montant (purement comptable) pour lequel il est inscrit au bilan. On court ainsi le risque d'une dépréciation.

En pratique, il y a plus d’acquisitions surpayées que l’inverse. Toutefois, dans certains cas, le goodwill sous-estime la valeur réelle des business acquis. C’est ici qu'on demande à l'analyste d'être capable de faire la différence entre goodwill comptable et goodwill économique.

Ce dernier représente la vraie valeur des intangibles (par exemple la valeur d'une marque), autrement dit ce qui traduit la capacité d'un business à produire des retours sur capitaux investis supérieurs à la normale.

Prenons l’exemple de See’s Candies, une des premières acquisitions de Berkshire Hathaway, le conglomérat de Warren Buffet. A l'achat, le goodwill comptable était d’environ vingt millions de dollars. Or le profit généré par See’s en une seule année est maintenant un multiple de ce montant !

Malgré l'inscription de goodwill au bilan de Berkshire, l’acquisition n'a donc pas été surpayée, bien au contraire.

Quand John Malone fait l’acquisition d’un opérateur de câble, il y a le goodwill comptable qu’il paie, et le goodwill économique représenté par la valeur du portefeuille d’abonnés qu’il acquiert, et qu’il va bien sûr s’empresser de monétiser...

Ce goodwill économique trouve sa source dans l'avantage compétitif d'un business : le caractère pérenne d’une image de marque (Coca-Cola), la rareté d’une expertise (Moody’s, S&P), l’exclusivité d’un service ou sa régulation (industrie aéronautique), un coût de production unitaire plus faible que la concurrence (Intel), etc.

-

Retour au lexique

↓