Le capex (pour "capital expenditures" en Anglais) relève en Français du jargon des financiers, et désigne les dépenses d'investissement d'une entreprise capitalisées au bilan, soit l’acquisition d'immobilisations corporelles (par exemple des machines ou des biens immobiliers) et incorporelles (par exemple des brevets ou des logiciels).
Ces dépenses apparaissent dans le tableau des flux de trésorerie.
On distingue le capex de croissance (le cash dépensé pour l'acquisition d'une nouvelle machine ou la construction d'une nouvelle usine) du capex de maintenance (le cash dépensé pour maintenir une machine existante en bon état ou renouveler du matériel informatique en fin de vie ). Dans certains cas, ceci permet d'évaluer la capacité bénéficiaire "normalisée" (hors investissements de croissance) d'une entreprise.
Les engagements financiers considérés sont plus ou moins importants en fonction des secteurs d’activité. Un opérateur de voies ferrées comme BNSF [propriété de Berkshire-Hathaway] doit consacrer chaque année des sommes colossales afin de maintenir à niveau ses installations. Typiquement, ce sera de l’ordre du tiers du chiffre d’affaires alors qu’un diffuseur de radio comme Salem Communications n’a que peu d’équipements à renouveler. C’est pourquoi le capex de maintenance représente entre 1 et 1,5% du chiffre d’affaires.
Dans une démarche d'analyse, en additionnant les dépenses d'investissement de croissance sur une période donnée, on peut calculer le retour sur investissement, et la création et/ou destruction de valeur.
Par exemple, supposons que vous possédez un business – une boulangerie. Ce business fait 10 0000€ de profits chaque année.
Vous décidez d'agrandir la boulangerie, et de poser la première brique d'un nouvel empire. Vous avez épargné les années passées, et vous financez l'agrandissement à partir de votre trésorerie disponible.
Une fois les nouveaux locaux opérationnels, la boulangerie dégage un profit supplémentaire de 2 000€. Les travaux vous auront coûté en tout et pour tout 20 000€. Votre retour sur investissement [ROI] sur cette opération sera de 10% dès la première année.
Votre capex de croissance produit donc de la valeur.
Supposons que vous voulez ensuite devenir le Xavier Niel de la boulangerie, et que vous procédiez à la construction de dizaines de commerces partout sur le territoire. L'analyse risque de se compliquer (il y aura forcément des couacs et des ajustements) mais, sur la durée, par exemple sur cinq ans, il sera possible de voir combien vous avez investi dans votre croissance, et de combien vos profits ont augmenté.
Si vous avez investi 200 000€ en cinq ans mais que votre profit n'a augmenté que de 5 000€, il y a un problème : le ROI est pathétique (2,5%). Vous auriez mieux fait de les mettre dans une assurance-vie à 3% ! [cf. allocation du capital]
Par contre, si votre profit est monté à 50 000€, vous êtes un as ! 200 000€ de capital engagé pour 40 000€ de profits supplémentaires, c'est un ROI intéressant (20%), et la preuve qu’un bon investisseur-entrepreneur (vous) se trouve aux commandes du business.
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