Comment Bien Investir en Bourse ?

Premier élément de réponse : en évitant la catastrophe. Pour bien investir en bourse, quatre principes fondamentaux :

Assimiler la (Subtile Mais Essentielle) Différence Entre Investir et Spéculer

Dans le premier cas (investir), on devient propriétaire d’un actif productif (qui génère un rendement). L’objectif est alors d’identifier un rendement pérenne (idéalement en croissance), et d’acquérir l’actif pour un prix bradé : payez cent pour un rendement de dix et vous obtenez un retour sur investissement de 10%; payez cinquante pour ce même rendement, un retour de 20%).

Attention, un dividende n’est pas toujours (loin de là!) un rendement pérenne, optimal, ni désirable.

Dans le deuxième cas (spéculer), on mise sur un ticket de loto (une action ou un autre produit financier) en espérant que son prix de marché va filer à la hausse (que les prochains jours seront verts plutôt que rouges), typiquement en se reposant sur l’intuition ou, plus absurde encore, sur l’analyse (euphémisme) technique.

Investir en Bourse : Raisonner en Homme d’Affaires

Qu’importe le montant de son portefeuille, l’investisseur est bel et bien un entrepreneur à la tête d’un business : un actif (son cash et ses actions), un passif (frais de transactions, dettes) et un actif net (l’actif moins le passif, soit la richesse nette).

Comme pour tout business (d’une épicerie de quartier à Goldman Sachs), l’objectif du gérant est d’obtenir de son actif net la meilleure des rentabilités (en anglais ROE, “return on equity”).

Que fait typiquement un homme d’affaires pour parvenir à cette fin? Il gère son risque et n’accepte de s’engager que dans des activités profitables; il arbitre les différentes opportunités qui se présentent à lui en fonction du retour sur investissement qu’il peut raisonnablement en espérer (comme Warren Buffett l’a fait chez Berkshire Hathaway); et bien sûr il se refuse à s’aventurer hors de son cercle de compétence (il comprend, connait et rationalise ce qu’il fait, plutôt que de sauter à pieds joints dans le précipice — dit autrement, de s’engager dans une affaire dont il ignore tout).

Tout comme un avocat ne serait sans doute pas idéalement disposé pour ouvrir un garage, ou un médecin pour forer du pétrole, un investisseur particulier “lambda” n’est selon toute vraisemblance pas le mieux placé pour investir dans des pipelines de médicaments et des bases de données de prospection sismique.

Plutôt que de tenter le diable, s’en tenir à des choses simples, compréhensibles et prévisibles. Bon sens 101 : un homme d’affaires doit comprendre les dynamiques financières et économiques dans lesquelles il s’engage. A défaut, surtout qu’il garde son chéquier bien au chaud (ou qu’il jette un oeil à l’investissement parfait).

Établir son Plan d’Affaires (Facile)

Monter sa start-up ou entreprendre d’investir en bourse (ou ailleurs) revient strictement à la même chose : mettre du capital au travail (le sien dans l’immense majorité des cas), en se gardant bien de le perdre (indéboulonnable objectif de gestion : la préservation du principal).

Avant d’engager du capital, on fait ses plans : on étudie son marché, on cerne les risques, on identifie ses atouts (sans manquer de reconnaître ses faiblesses), on définit ses objectifs (pour l’investisseur en bourse, un ROE pré-taxes et annualisé de 15% nous paraît déjà audacieux), enfin on choisit sa stratégie (les moyens au service de la fin) puis les outils nécessaires à la réalisation de cette dernière.

Respecter son Plan d’Affaires (Moins Facile)

Avez-vous déjà remarqué comme le monde fourmille de gens brillants et d’idées formidables? Une habituelle leçon du business (magnifiée par l’exemple Wal-Mart) est qu’à long-terme l’idée compte moins que l’exécution — la virtuosité est davantage dans la discipline que dans l’illumination.

Il n’y a que deux manières pour une entreprise de générer du profit : en augmentant les revenus ou en réduisant les coûts (idéalement, les deux en simultané). Rien de génial ni d’original, il n’est jamais question que d’excellence opérationnelle.

Pour citer le bon mot de Calvin Coolidge, rien au monde ne peut remplacer l’obstination : ni le talent (quoi de plus commun que des entrepreneurs talentueux en faillite ?), ni le génie (“génie incompris” ne fait-il pas partie de notre lexique courant ?), ni l’éducation (combien d’institutions avec à leur tête des bataillons d’érudits incapables ou ineptes ?)

Investing is most intelligent when it is most businesslike.

Ce n’est pas nous qui l’inventons (hélas), c’est depuis longtemps dit ici.

Bref : rester humble, simple, prudent, méthodique et discipliné. En un mot : raisonnable. La récompense suivra. Révolutionnaire n’est-ce pas ?

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