Free Cash-Flow

Pour illustrer notre définition du cash flow, voyez un petit épicier de quartier, au coin de la rue – l'endroit où tout le monde achète les dépannages courants, sodas, bonbons, litres de lait, petits en-cas et journaux.

Sur le comptoir, un tiroir-caisse. Dans ce tiroir-caisse, se retrouve tout le cash payé par les clients pour leurs différents achats.

A la fin du mois, l’épicier sort de ce tiroir-caisse ce dont il a besoin pour regarnir ses étagères (renouveler son stock), payer son loyer et ses taxes, entretenir le magasin (un mur à repeindre ici, un carreau cassé là) et se verser un salaire, à lui et à ses deux adjoints qu'il emploie à temps-partiel (pour le remplacer lorsqu'il n'est pas derrière le comptoir).

S’il reste quelque chose dans le tiroir-caisse une fois toutes ces dépenses réglées, l’épicier a le choix entre :

(1) l’investir dans la croissance de son affaire – pourquoi par exemple ne pas racheter l’épicier de la rue d’à côté, et ainsi poser la première pierre d'un nouvel empire de l'épicerie de quartier ?

ou (2) repayer ses dettes, et par extension créer de la valeur pour l'actionnaire (lui-même) puisque le business lui appartient davantage à lui, et moins à ses créanciers (la banque);

sinon (3) se le verser pour se payer des vacances au soleil – soit l’équivalent d’un dividende.

Voilà ce qu'est le free cash-flow (en Français : cash-flow libre) : le cash qui reste dans le tiroir-caisse après avoir réglé toutes les dépenses opérationnelles ("opex") et investi ce qu’il fallait pour maintenir le business fonctionnel et en état ("capex", en l'occurrence dit de maintenance, à séparer d’un éventuel capex de croissance; le premier est nécessaire pour préserver la capacité bénéficiaire, le second est facultatif – il sert à croître).

C’est à partir de ce free cash-flow que sont issus tous les retours d’un business à ses actionnaires – qu’on parle de dividendes, de rachats d’actions, ou d’investissements de croissance qui serviront justement à doper les futurs retours (à condition bien sûr que lesdits free cash-flows soient bien investis, ce qui est tout sauf acquis).

Attention : profit cash et profit comptable peuvent être totalement différents l’un de l’autre. Les principaux responsables sont les dépréciations et amortissements (mais on en trouve d'autres parmi les charges dites "non-cash").

Nous l'avons vu tout au long de notre formation à l'investissement boursier : ces dépenses sont enregistrées dans le compte de résultat, mais elles n’entraînent aucune sortie de cash.

A l’inverse, l’achat lié au renouvellement d’une vieille machine ou le goodwill [écart d’acquisition] n’apparaissent pas dans le compte de résultat, alors que la sortie de cash est bel et bien réelle !

En effet, l’achat d’un actif n’est pas une dépense au sens comptable du terme, mais un transfert d'un poste du bilan vers un autre : on avait du cash au bilan, et on va transformer ce cash en une nouvelle machine – par exemple.

L’exemple d’EDF est frappant tant l’écart est grand entre profits comptables et cash. Dans les entreprises de la galaxie Malone aussi, mais dans le sens inverse, puisque tout est fait pour minimiser les profits comptables – et donc la base imposable.

En synthèse, et très grossièrement, on obtient le free cash-flow – ou profit cash – à partir du résultat net, en ajoutant les dépenses non-cash comme les dépréciations et amortissements, et en retranchant les dépenses d’investissement [capex].

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