Coût du Capital

Le coût du capital (aussi abrégé WACC en Anglais, pour "weighted average cost of capital" ) est le coût de l’argent nécessaire au financement de l'entreprise.

En théorie, celui-ci se calcule en fonction des termes, caractéristiques et pondérations au bilan des deux sources de financement d'une entreprise : la dette (prêtée par les créanciers) et les capitaux propres (injectés par les actionnaires).

Pour la dette, si le coût de l’emprunt est de 3% par an, le coût du capital ainsi levé sera (très logiquement) de 3%. Pour les capitaux propres, la notion est plus subjective, et chacun verra midi à sa porte.

Illustrons : si par exemple nous investissons dans l'affaire d'un entrepreneur en qui nous avons une parfaite confiance, que son activité est peu risquée et ses perspectives quasi assurées, nous pourrions exiger de notre participation un rendement d'au moins 10% annualisé – cette appréciation n'engage que nous.

Si nous investissons avec un entrepreneur que nous connaissons moins, et que nous jugeons son activité risquée ou ses perspectives moins évidentes, nous pourrions exiger de notre participation un rendement supérieur.

En somme, le coût des fonds propres définit le rendement attendu par un investisseur propriétaire du business. Pour l'estimer, la finance académique utilise le taux dit « sans risque » (typiquement une obligation d’Etat notée triple A), auquel on ajoute une prime de risque – qui varie selon l'activité du business financé.

Le coût du capital est ainsi directement proportionnel au risque encouru par l'investisseur. Pas de miracles : plus l'opération est risquée, plus l'argent coûtera cher pour l'entrepreneur.

Au sujet du WACC : imaginons une entreprise avec au bilan cent millions de dette à 3% d’intérêt, et cent millions de capitaux propres sur lesquels les actionnaires exigent une rentabilité de 10%.

Son coût moyen pondéré du capital sera : [50% (proportion de dette) x 3% (coût de la dette)] + [50% (proportion de fonds propres) x 10% (coût des fonds propres)] = 6,5%

Si le business génère des retours sur capitaux inférieurs à 6,5%, on dira de lui qu'il ne gagne pas son coût du capital – qu'il ne crée aucun valeur. Si le business génère des retours sur capitaux supérieurs à 6,5%, on dira de lui qu'il gagne plus que son coût du capital – et qu'il crée de la valeur pour ses parties prenantes.

Une société dont les retours sur capitaux demeurent durablement inférieurs à son coût du capital ne rentabilise pas les fonds investis dans ses opérations. A ce titre, elle n’a aucune raison de coter au-dessus de la valeur de reproduction de ses actifs.

Pour certains investisseurs – dont le célèbre et folklorique Charlie Munger, vice-président de Berkshire Hathaway – ce concept de coût du capital (et le mode de calcul associé) n’a aucun intérêt.

Il préconise de plutôt raisonner en termes de coût d’opportunité : par exemple, si vous êtes un investisseur qui ambitionne de produire une performance de 15% par an, ce sera là votre coût du capital (la condition nécessaire pour que vous acceptiez d'investir).

-

Retour vers le lexique

↓