A l’Est, Quelque Chose de Nouveau

Suite aux événements en Ukraine, le cours de l’action Sberbank (la première banque russe) dévisse de 40%. L’action cote à présent aux trois quarts de ses capitaux propres (malgré une rentabilité de ces derniers supérieure à 20%) et à moins de cinq fois les profits de l’année dernière.

Dans son plan quinquennal, la banque ambitionne de doubler sa profitabilité par des réductions de coûts, une modernisation technologique et des acquisitions. Bien que ces dits plans quinquennaux n’engagent que ceux qui les croient (à fortiori en Russie), ceux de la Sberbank ont toujours été menés de main de maître, leurs objectifs initiaux dépassés.  Avec le dernier plan de ce type, les profits furent triplés — aujourd’hui, c’est le même management à la manœuvre.

De telles perspectives à un tel prix pour la banque la plus rentable au monde, voilà qui ne peut laisser aucun investisseur indifférent.

L’impact du write-off des actifs de la Sberbank Ukraine serait épongé en à peine six mois de profits de la division Russie. Idem en Biélorussie où, avec des taux d’emprunts immobiliers supérieurs à 10% (et souvent proches de 20%), il est permis de douter de la qualité moyenne du crédit.

Cependant, en faisant cependant le tour du livre de prêts — pas assez détaillé à notre goût; on est loin des standards nord-américains post-crise financière — nous tombons sur Denizbank, leur acquisition en Turquie (2012) qui représente 6,5% des actifs (prêts) totaux.

Nous ne pensons pas le plus grand bien de l’économie turque — à vrai dire, c’est peut-être la bulle de crédit la plus extrême au monde. Nous notons aussi que la Sberbank a triplé le montant de ses provisions cette année (hélas, il n’est pas précisé pourquoi).

Avec un write-off à hauteur de 6,5% des actifs (qui supposerait un scénario apocalyptique en Turquie), il ne resterait plus grand chose en guise de capitaux propres – environ un tiers de ces derniers.

Les éléments nécessaires à une analyse plus poussée sont absents. Nous restons à l’écart, malgré des ratios réellement attractifs. Si la Sberbank n’avait que la Russie et rachetait ses actions, nous n’hésiterions pas une seule seconde.

P.S. : ce texte, comme tous nos contenus, n’est pas un conseil. C’est uniquement une opinion qui n’engage que son auteur, et rien de plus. Il est rappelé qu’investir en bourse comporte un risque de perte de capital.

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