Comment S’enrichir Considérablement En Cinq ans

Comment s’enrichir considérablement ? Comme par exemple en 2007, quand tout le monde (journalistes, experts, famille, voisins) ne jurait que par la bourse, l’évident “meilleur placement à long-terme”. Le rapport cours/bénéfice (ou PER, pour Price Earnings Ratio)  de l’ensemble du marché était alors supérieur à trente.

Risque Extrême

Autrement dit, à bénéfices constants, il fallait trente ans pour revoir son investissement initial sous forme de profit. Soit un rendement annualisé de… 3,33% par an (à condition bien sûr que les profits en question restent constants) !

Bref, une fois soustrait l’impôt, la performance d’un investissement boursier typique était à peu près équivalente à celle d’un livret A. Avec le décodeur : un placement sans aucun risque rapportait autant qu’un placement à risque.

En pratique, peu d’entreprises parviennent à maintenir leurs bénéfices constants sur la durée (sous réserve qu’elles parviennent déjà à faire un quelconque profit). Fallait-il avoir la foi pour en acheter trente ans !

Était-il alors censé pour un débutant “d’investir en bourse” ? Assurément non.

Retournement Brutal

Pour un investisseur plus averti, et sous réserve d’exiger des marges de sécurité (soit l’écart entre le prix de marché et la valeur intrinsèque de l’actif) toujours plus importantes, il existait certes quelques alternatives… Que nous-mêmes (pourtant penchés sur le sujet vingt-six heures sur vingt-quatre) avons d’ailleurs manqué de dénicher.

En 2007, qu’avons-nous fait ? Nous avons encaissé toutes nos plus-values, et conservé seulement deux participations en portefeuille (McDonald’s et Apple) pour à peine un cinquième de nos actifs sous gestion. Les quatre cinquièmes restants dormaient en cash.

Pas de géniale anticipation : à vrai dire, il faut l’avouer, nous ne trouvions rien de décemment investissable. Nous aurions pu (dû) dénicher Netflix, hélas l’opportunité nous est bêtement passée sous le nez.

Patience et longueur de temps… Bien entendu, l’inévitable finit par se produire : la bulle de crédit implose, et avec elle l’économie mondiale. En pleine crise financière, les optimistes d’hier étaient subitement prêts à vendre père et mère pour fuir l’apocalypse à venir.

Le PER du marché était brutalement retombé à neuf (un niveau historiquement bas), soit un rendement annualisé de 11%, ou une proposition autrement plus séduisante que quelques mois auparavant… Tout change toujours si vite.

Cupides Quand La Foule Est Craintive

Craintifs quand la foule est cupide, cupides quand la foule est craintive : la chasse était ouverte.

Apple se retrouvait à la moitié de son prix sommet de 2008. Nous connaissions bien l’entreprise, ses produits cartonnaient comme jamais (croissance du bénéfice supérieure à 50% par an!) et rien ne justifiait un multiple de moins de dix fois les profits. L’occasion était trop belle : nous investissons.

En ouvrant le premier journal venu, on lisait aussi comme Ford était promise à la banqueroute. Nous étions en bas du cycle automobile mais le constructeur — bien que lourdement endetté — disposait de quarante milliards en cash, sans aucune échéance de repaiement immédiate.

Non, Ford n’allait pas faire banqueroute — du moins pas dans les quatre années à venir. L’entreprise s’échangeait alors à moins d’une fois (!) son bénéfice normalisé, soit un PER inférieur à 1, soit un rendement annualisé de… 100% !

Combien connaissez-vous d’investissements qui paient 100% par an ? L’occasion était trop belle : nous investissons.

S’enrichir Considérablement

En 2009, souvenez-vous, Warren Buffett répétait à l’envie que si d’aventure il devait placer tout son capital sur une action en particulier, cette action serait celle de Wells Fargo — la troisième banque américaine.

Supérieurement gérée, Wells sut habilement profiter du stress chez ses concurrents moins prudents, et fit l’acquisition de Wachovia (la quatrième banque américaine) pour une bouchée de pain. Au moyen d’une transaction remarquablement intelligente, Wells allait démultiplier ses profits dès la première année suivant l’opération.

Peut-être la meilleure banque au monde, Wells s’échangeait à moins de trois fois son bénéfice (soit un rendement annualisé de 33,3%). Les circonstances commandaient d’être décisifs : nous investissons.

Début 2009, nous étions donc intégralement investis dans McDonald’s, Apple, Ford et Wells Fargo. Fin 2010, le cours de Ford a été multiplié par onze. Nous avons liquidé, puis réinvesti le profit dans Philip Morris International : l’entreprise s’échangeait alors à dix fois ses bénéfices, malgré une croissance de 15% par an, des rachats d’actions massifs, et un généreux dividende (5%).

Début 2012, nos investissements dans McDonald’s et Philip Morris avaient doublé, celui dans Wells Fargo triplé, celui dans Apple quadruplé.

Comment s’enrichir considérablement en cinq ans ? Comme ça !

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