Cash-Flow Opérationnel

Le cash-flow opérationnel (en Anglais CFO, « cash from operations ») quantifie combien de cash le business a généré via ses opérations. Pour le définir, on part du bénéfice comptable (la dernière ligne d’un compte de résultat, mais la première ligne du tableau des flux de trésorerie), puis on additionne et soustrait tous les éléments qui impactent la génération de cash de l’entreprise.

La première partie du tableau des flux de trésorerie sert à faire le lien entre le bénéfice comptable publié et la variation de trésorerie liée aux activités opérationnelles : on parle de « réconciliation » entre bénéfice comptable et cash-flow opérationnel.

La difficulté résidera dans le retraitement des dépenses non-cash du bénéfice net. Par exemple les dépréciations et amortissements : puisqu'il s'agit d'une dépense non-cash, ils doivent être rajoutés au bénéfice comptable si l’on veut connaître le cash-flow opérationnel de l’entreprise.

Bien sûr, il s’agit d’être vigilant sur les montants et la nature des dépréciations !

A chacun de porter un regard critique sur cette section, car le management peut parfois s’adonner à des ajustements discutables. Par exemple, les sommes payées pour se rémunérer en actions ou en stock-options sont presque systématiquement ajoutées au résultat net (elles ne sont pas une sortie de cash stricto sensu, mais à long-terme elles diluent bel et bien la participation des actionnaires).

L’idée sous-jacente et que les bonus du management ne sont pas des dépenses liées aux opérations, et qu’il est approprié de les retraiter pour mieux cerner la réalité opérationnelle de l’entreprise. Bref, on gonfle le cash-flow opérationnel, sauf que l’actionnaire sera bel et bien perdant en bout de ligne...

Par ailleurs, quand une entreprise capitalise des dépenses au bilan (les fait passer en investissements), ces dernières sortent des flux opérationnels, ce qui les augmente d’autant.

Contre-exemple, le management d’Era Group passe tous les frais de maintenance de sa flotte en opex (dépenses opérationnelles) plutôt que de les compter en capex (dépenses d’investissement), ce qui aurait pour effet de gonfler artificiellement le cash issu des opérations. Signe d’une comptabilité conservatrice !

On retrouvera également des mouvements de cash liés aux participations dans les entreprises non consolidées : participation aux bénéfices dans les joint-ventures, encaissement de dividendes en provenance de ces mêmes participations... L’encaissement de dividendes est bien une rentrée de cash; le retrait des participations aux bénéfices ne l’est pas.

Parmi ces ajustements, on peut retrouver des variations de valeur de certains actifs, des opérations exceptionnelles type frais de restructuration, ou encore des cessions d’actifs. A l’analyste de juger si ces éléments sont réellement exceptionnels, ou s’il n’est pas plus prudent de les considérer comme récurrents.

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